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La salle à manger

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De dimensions modestes, équipée d’une cheminée (décorée postérieurement de médaillons copiés de David d’Angers) avec sa fenêtre qui ouvre sur le jardin et sur l’escalier, avec son horloge arrêtée sur six heures (l’heure à laquelle Millet mourut), cette pièce est particulièrement émouvante. On peut y deviner, sans grand discours ni exégèse, le caractère stoïque et le goût de la frugalité de celui qui – peintre en sabots – l’habita, entouré de sa femme, de ses neuf enfants, de son frère, de sa servante et de ses amis de passage.

Des photos, des autoportraits, un dessin d’Achille Devéria, une palette, un livre de messe et divers documents montrent que, derrière une barbe d’artiste et un regard mélancolique qui exprime son permanent « mal du pays », se cachait une exceptionnelle sensibilité.

Des eaux-fortes, des gravures, dans leurs différents états, des dessins, une esquisse sur toile au fusain rehaussé de blanc, témoignent de la dextérité du dessinateur et de sa capacité à fixer l’instant pour lui donner une présence presque mythique.

Même si ces émouvants témoignages n’ont qu’une portée anecdotique, en regard des grands morceaux de peinture qui sont au musée d’Orsay, à Boston, à Philadelphie ou à l’Ermitage, tout Millet est là, avec sa maison autour…

Vincent Van Gogh, qui le tenait pour une sorte de père, dira plus tard : « Pour moi, c’est Millet, le peintre essentiellement moderne, grâce auquel l’horizon s’est ouvert devant nous ».

A noter, sur la cheminée, les bronzes d’Antoine Barye et de Rosa Bonheur.

Millet était fasciné par la photographie ; il collectionnait cartes postales et reproductions d’œuvres d’art et insista pour que ses œuvres fissent l’objet de reproductions photographiques. Il posa lui-même volontiers pour les photographes et ce que l’on sait moins, il s’essaya lui-même à la prise de vue. Trois de ses plaques, conservées à la Bibliothèque Nationale, ont permis de faire les tirages numériques exposés ici. Ses biographes n’en ont jamais parlé.

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